La métacognition, la capacité à reconnaître ses propres incertitudes, est un des mécanismes cruciaux d’apprentissage chez les adultes. Reconnaître sa propre incertitude peut nous permettre d’agir en conséquence pour en apprendre plus sur ce domaine. Par exemple, il a été montré que les étudiants passent plus de temps à réviser des cours qu’ils n’ont pas l’impression de bien maîtriser. Très récemment, des travaux ont pu mettre en évidence des capacités métacognitives rudimentaires chez les enfants préverbaux. A 18 mois par exemple, les enfants demandent de l’aide plus volontiers lorsqu’ils sont incertains que lorsqu’ils sont certains.
A ce jour, aucune étude n’a montré́ si la métacognition est impliquée dans l’apprentissage et la compréhension du langage. Les avantages seraient multiples: si je me rends compte que je n’ai pas bien compris un mot, je porterai plus d’intérêt la prochaine fois qu’il sera utilisé pour comprendre son sens ou je peux demander une clarification (sous forme de question ou pour les plus jeunes, en montrant que je n’ai pas compris).
Quel est le but de notre étude?
Nous avons testé si les enfants de deux ans peuvent évaluer leur confiance en leur interprétation d’un mot. Par exemple, si on leur dit le mot “banane”, sont-ils confiants qu’ils ont bien compris le mot?
Comment avons-nous testé ça?
Nous avons utilisé une méthode d’eye tracking pour mesurer la durée et la direction du regard des enfants lorsqu’ils observent deux images (par exemple, une banane et un chien) et entendent le label d’une de ces deux images (par exemple, le mot “banane”). Cette mesure nous permet d’indexer la connaissance des enfants pour le mot testé: si les enfants connaissent le mot “banane”, ils auront tendance à regarder l’image de la banane plus longtemps que celle du chien.
Pour mesurer leur confiance, nous avons ensuite caché les images sur l’écran et leur avons demandé “où était la banane?”. La banane, le référent du mot, réapparaissait ensuite sur l’écran avec une petite animation. Durant cette partie, nous avons mesuré si l’enfant regardait du côté de la banane lorsque les images étaient masquées et combien de temps ils regardaient.
S’ils sont convaincus qu’ils connaissent la signification du mot « banane », et s’ils ont commencé à regarder à l’emplacement où était la banane, ils devraient regarder plus longtemps à cet endroit, car ils savent que la bonne image y réapparaîtra. S’ils ont commencé à regarder vers l’emplacement où était l’image du chien (côté incorrect), ils devraient regarder cet endroit pendant une période plus courte, car ils savent que l’image ne réapparaîtra pas là.
Si par contre ils ne sont pas sûrs d’avoir bien compris le mot, aucune différence de ce type n’est attendue.
Qu’avons nous trouvé?
Nous avons montré qu’à 2 ans, les enfants peuvent évaluer leur niveau de compréhension des mots et que la direction et la durée du regard peuvent indexer leur confiance! Vous pouvez en lire plus ici.
Nous sommes très reconnaissants aux 150 familles ayant participé à cette étude, merci !
Rien de plus simple, remplissez le formulaire dédié et nous vous contacterons dès qu’une étude en cours correspondra au profil de votre enfant.